A 20 ans j’étais dans des études universitaires audiovisuelles peu satisfaisantes.
J’étais fascinée par l’image, surtout  en découvrant le cinéma de Jim Jarmush, Stanley Kubrick, David Lynch, Hal Hartley, Win wenders, J.Luc Godard, Truffaut, Almodovar, Antonioni, Fellini, Greenaway… Ce furent les premiers chocs. Je me suis ensuite intéressée à l’image de synthèse en fréquentant le salon “Imagina”, à la photo, mais aussi à la peinture : j’étais et je le suis toujours, tout simplement, en admiration devant Picasso et “Le Cri” de Munch.
 Cette passion pour l’image s’est rapidement heurtée à une interrogation : devais-je créer mes propres images ou travailler à partir d’images existantes ? C’est alors que je préparais  le concours d’entrée à une grande école de cinema, que j’ai utilisé pour la 1ère fois, sur les conseils d’un ami photographe, Hervé Bernard, un appareil photo reflex, complètement manuel. C’était pour me former l’oeil, développer mon propre regard. Ce fût la révélation. C’est à ce moment là que j’ai commencé la photo et que j’en suis devenue mordue.
 
“La photographie c’est la vérité et le cinema c’est 24 fois la vérité par seconde”  affirme J.Luc Godart...Comme quoi…La vérité d’après soi, cette façon d’interpréter le visible et l’invisible, proposer son regard, s’exprimer.
 
J’ai commencé à photographier au cours de mes voyages, autour de moi. J’avais toujours à   l’esprit le cinéma, la vidéo. Après avoir fréquenté les plateaux de cinéma comme assistante de régie, je me suis consacrée à ma passion pour l’image en devenant monteuse-vidéo, que je continue à pratiquer. Il y a toujours eu un parallèle entre le montage et la photo. Maintenant, de plus en plus mon activité photographique se professionnalise. J’ai collaboré à un journal hebdomadaire en photographie de presse. J’ai des commandes par des particuliers et de la part de chorégraphes.  
 
Je prends conscience à quel point on se livre, se dévoile, dans l’acte photographique, quel qu’en soit le contenu. On se raconte aux autres, sans faire de bruit. Une photographie est comme une fraction de seconde, tel un arrêt du coeur, sur du temps qui passe.
 
L’envie de travailler la couleur avec IN THE MIX, sujet de ma première exposition, m’a été transmise par la photographe Laure Vasconi, que j’ai eu la chance de rencontrer.J’adore son univers, et notamment  “Fictions intimes”. Elle m’a tout simplement donné l’envie de faire ce que j’avais dans la tête depuis un certain temps et d’aller plus loin.
 Il y a des rencontres comme ça qui vous donne des ailes.
 
Sendrine Bonnefond.